
Que s’est-il passé dans le nanomonde au cours des dernières semaines ? Qu’est-ce qui a fait parler des nanoparticules dans nos journaux ou revues spécialisées ? SON vous propose un tour d’horizon de l’actualité liée aux nanomatériaux.
Un nouveau matériau capte l’eau atmosphérique sans énergie
Une équipe interdisciplinaire des universités de Pennsylvanie et de Londres a mis au point un matériau révolutionnaire permettant de collecter l’eau de l’air sans recours à une source d’énergie externe. Basé sur le principe de condensation capillaire, ce film composite hybride est constitué de nanoparticules de dioxyde de silicium (SiO₂) et de polyéthylène. Grâce à une structure amphiphile et à un contrôle précis des tailles de pores et de l’épaisseur, le dispositif permet la formation de gouttelettes en surface, même à faible humidité. Publiée dans Science Advances (mai 2025), cette découverte ouvre la voie à de nouvelles solutions passives pour la production d’eau potable ou le refroidissement thermique. (+)
Optimisation capillaire : une ingénierie inspirée du vivant
L’efficacité du dispositif repose sur un ajustement précis entre hydrophilie et hydrophobie, favorisant la condensation dans les pores du film puis l’expulsion des gouttelettes. Ce mécanisme biomimétique, similaire à celui d’une éponge ou d’un buvard, est au cœur du processus. En testant différentes tailles de nanoparticules (7 à 60 nm) et des variations de fraction polymère, les chercheurs cherchent à maximiser le rendement de collecte. Cette ingénierie fine du matériau est actuellement en phase de mise à l’échelle pour des applications réelles dans les domaines de l’accès à l’eau et de la régulation thermique à faible empreinte énergétique.
Des nanoparticules thérapeutiques dans la lutte contre le sida
Une avancée inédite dans la recherche sur le sida repose également sur l’utilisation des nanoparticules. Des scientifiques de l’institut Doherty (Australie), en partenariat avec BioNTech, ont conçu un vaccin thérapeutique à base d’ARN messager encapsulé dans des nanoparticules lipidiques. Ce candidat vaccin, testé dans un essai de phase I, stimule des lymphocytes T capables de cibler les réservoirs viraux latents chez des patients vivant avec le VIH. Cette stratégie innovante pourrait marquer un tournant vers une éradication fonctionnelle du virus. Les résultats ont été publiés dans Nature Communications en juin 2025 (+).
🔗 Consulter l’étude complète dans Nature Communications
Transparence en question : les nanoparticules dans l’alimentation
L’usage des nanoparticules dans l’alimentation fait l’objet d’inquiétudes croissantes qu’il ne s’agit en aucun cas de laisser sans réponses. Un rapport publié par 60 Millions de Consommateurs (juin 2025) pointe un manque criant de transparence sur leur présence dans les produits alimentaires, notamment dans certains additifs, agents anti-agglomérants ou emballages actifs. Si le dioxyde de titane a été interdit dans l’Union européenne, d’autres substances contenant des structures nanométriques restent utilisées sans étiquetage clair. L’association appelle à un renforcement de la réglementation et à une meilleure information des consommateurs. SON se positionne clairement pour une transparence maximale des consommateurs. Tant que cette transparence ne sera pas totale, le public craindra les nanomatériaux qui démontrent pourtant leur capacité à sauver des vies dans d’autres cadres, dont la nanomédecine. (+)
En bref, des nanoparticules à la croisée des mondes technologiques
Qu’il s’agisse de collecter passivement l’eau, d’innover en thérapeutique ou de sécuriser l’alimentation grâce à une transparence acrue, les nanoparticules s’imposent comme un vecteur technologique majeur. Leur intégration dans des projets ambitieux et complexes révèle la puissance de l’ingénierie des matériaux pour répondre aux défis contemporains.
Dans un monde en quête de durabilité, l’optimisation de ces nanostructures pourrait bien être l’un des piliers de la transition.